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Épisode 31 : Yo les gars !

Préluuuude : T’as remarqué comment je me suis fendue pour trouver le titre de cet épisode inédit !? Nan ? Hein ? Bien ou bien ? Non, ne dis rien en fait.
Allez … C’est parti ! Bonne lecture.

BWM est trop speed, c’est un fait. Après, il y a des gens speed qui gèrent mais quand tu te sens toujours en apnée, a géré les trucs les uns après les autres comme si tu bossais ā la chaîne et que sur le tapis, il n’y avait que des merdes. Des petites, des grosses, des traces, merde par merde, tu te dis que tu as peut être un problème d’organisation ou un manque de discernement des priorités. Soyons sérieux ! Si tu relâchais un peu la pression que tu te mets tout seul ?

Oh putain, j’ai une idée de fou. Je vais me mettre au yoga !
C’est bien le yoga. C’est zen. Harekrishna, namastē, raikisuzuki et mantrayamaha’.

Donc tu cherches sur internet un cours de yoga dans ton coin. Soyons claire, tes critères de sélection pour trouver ton cours sont purement subjectifs…  ça sera la gueule du site et la gueule du prof.
Le site doit être dans des couleurs fraîches et zen type du vert d’eau ou du vert menthe et si en plus, il y a une belle fleur de lotus avec quelques gouttes de rosée sur la page d’accueil, c’est le nirvâna. Pour la tête du prof, c’est plus compliqué parce qu’une photo est parfois bien trompeuse. Si certains ont déjà eu affaire ā meetic, ils comprendront le passage en une fraction de seconde de l’idéalisation d’une icône ā la tromperie déprimante de la réalité.

Donc tu trouves un site au design frais et cerise sur le cheese cake, le prof a l’air plutôt pas mal. Pas d’emballement hein … Pense aux déceptions meetic !

Deux cours offerts et ensuite … Tu t’inscris définitivement si ça te plait.
Du coup, j’ai recruté le jeune de 25 ans ( voir épisode 30) pour venir avec moi. Le jeune aime les trucs gratuits et n’a pas peur des plans galère. Et crois moi que je l’ai déjà embarqué dans de nombreux plans merdiques.
NDLR : en fait le jeune, c’est ma petite collègue et accessoirement amie, 25 ans, blonde, fraîche et souriante. En d’autres termes, la nana avec qui il faut éviter de sortir si tu veux qu’on te remarque toi ! En même temps, t’as pas raiment le choix, il n’y a qu’elle qui accepte tes plans douteux. Oui … En plus elle est sympa ( ou alors elle a pitié). En tout cas, elle m’énerve !

Maintenant que tu as signalé au prof que tu venais ā la prochaine séance pour une découverte, ne reste plus qu’à te préparer.
Te préparer, ça veut dire  » trouver une tenue  » qui te sied. Ce qui est certain c’est que tu vas éviter à tout prix le jogging. Depuis l’épreuve de sport du bac, tu n’as jamais remis de tenue genre le logo Adidas tatoué sur le cul.
Le sarrouel, ça c’est la classe et ça fait un peu bouddhiste zen et rasta cool. Comme tu fais jamais les choses à moitié, tu prends un sarrouel et un sarrouel combinaison un peu comme les danseurs de danse contemporaine. J’adore l’idée !
J’ai reçu mes sarrouels. J’ai mis un de ces pantalons  et je me suis rendue compte que ma tête n’allait pas du tout avec ce style de vêtement. Mon brushing était trop impeccable pour porter un sarrouel. Parfois je trouve que je manque un peu de ce style bohème que j’adore.
Le cours de yoga, C’est demain alors ā moins de yogiser ā poil, le sarrouel fera bien l’affaire même si il y a dichotomie entre le haut et le bas de mon corps.

Toute la nuit, tu imagines la séance. Tu arrives pieds nus, tu salues, mains jointes comme au judo, tu embrasses le sol comme pour remercier la terre de tous ces bienfaits, ça sent l’encens ou les huiles de massage spa, une musique douce t’accompagne sur ton tapis, tout en légèreté et simplicité.

Le matin, tu prépares ton tote bag Karl Lagerfeld avec ton sarrouel, un haut de fitness ( je l’ai pas essayé mais je suppose qu’il ne va pas non plus avec ma tête), des chaussettes et ton tapis de yoga tout neuf d’une couleur mauve très zen. Au taquet !

Tu entres au cours avec ta petite jeune pour ne pas arriver seule. Tu dis  » bonjooooour », nous venons pour le cours découverte. » Tu as du mal à reconnaître le prof qui doit avoir en vrai 10 ans de plus que sa photo sur le site. Mais il a l’air cool. Il te montre le vestiaire sans même un  » namastē  » de rigueur.
Tu découvres le vestiaire, une petite salle de 10m2 pleine de nanas en string. Des chaussures et des fûtes qui traînent partout et une odeur de pieds très désagréable.
Ca ne met pas en condition pour la méditation mais soit …
Tu te mets toi aussi en string avec une honte certaine en te disant que la seule chose ā laquelle tu n’as pas porte intérêt ce matin, c’est le choix intelligent de ton string. Après vérification, ça passe. Tu te fais tout petit dans ton coin en essayant de prendre le moins de place possible.
Ton sarrouel mis, tu prends tes chaussettes. Tu ouvres les chaussettes, l’une est blanche et l’autre bleu avec le drapeau de l’union Jack. Tu remets tes chaussettes dans Karl en optant pour l’option  » pieds nus « .
Le stress laisse sur le sol de la salle de yoga tes empreintes de pieds moites. Tu essayes de faire le moins de pas possible mais le mal est fait. On te suit ā la trace.
Tu choisis un tapis et un coussin. Tu t assoies sur ton tapis et tu commences à imaginer qu’entre chaque cours, personne ne vient désinfecter le tapis ce qui veut dire que tes mains sont en train de toucher la transpète de pieds de ceux qui étaient sur ce tapis avant toi.
La prochaine fois, je mets des gants, des chaussettes et des sur-chaussettes.

Personne ne se parle. Personne ne lance une petite blague … J’ai du me tromper avec la zoumba. 100% de nanas. En même temps, heureusement parce que dans l’unique vestiaire de 10m2, ca pourrait vite devenir assez … Tendu.
100% de nanas en jogging, pas en sarrouel comme je l’imaginais.
Certaines ont des couvertures. Mais qu’est-ce qu’elles foutent avec des plaids grands comme l’Atlantique. Quelques unes sont déjà en pleine méditation. Méditation mon cul ! Je reste persuadée que, dans une salle remplie d’un mélange d’odeurs de pieds et de dessous de bras, la concentration est impossible. Sauf pour Bouddha ! M’énerve ses mères Thérésa capable de méditer sur la tête. Je dis pas ça parce que je n’arrive pas à méditer plus d’une minute hein. 

Chut ! Le cours commence.

Quelques assouplissements et le prof commence ā nous demander de faire des respirations. Il anticipe mon interrogation en disant  » pour ceux qui sont la pour la première fois, vous ne comprenez rien. C’est normal mais je ne vais pas vous expliquer. Vous comprendrez plus tard ». Plus tard quand on aura payé la séance je suppose.

Un  » bienvenue » aurait été plus ā mon goût mais je vais essayer de respirer comme je fais d’habitude connard.

Ma collègue s’est fait reprendre plusieurs fois ses positions. Ca m’a plu cette partie de la leçon. J’étais morte de rire mais quand tu es pliée en deux tu te ruines les côtes donc tu ries pas très longtemps. Quant à moi, il ne m’a pas repris une seule fois. Il s’est peut être dit que je ne reviendrai pas et que ça n’en valait pas la peine.

 
Nous avons donc appris la position du missionnaire. Non je déconne, c’était la position de la tortue.
Puis séance de pseudo-méditation. Aucune musique … Seule face à tes pensées avec toujours cette odeur de pieds ambiant .. Tu sais, l’odeur du tatami.

10 minutes de méditation … Une éternité. A te demander si tu t’es bien garée sur une place non payante, si tu as lancé une machine ce matin ou s’il reste du gruyère râpé pour le gratin des mycoses. Ma collègue se demandait juste si on ne lui avait pas tiré son vélo. J’aimerais être encore jeune.

J’y suis retournée la fois suivante avec deux chaussettes identiques cette fois et déjà en tenue et encore la suivante. Ca me fait du bien, ça me canalise. Depuis j’ai fait du chemin dans la méditation mais je t’en parlerai dans un prochain épisode.

Les mycoses, quand je rentre du yoga, me demandent de leur montrer ce que j’ai appris. Je leur montre la position du missionnaire. Non je déconne encore ! Je leur fais faire la tortue, le chien assis ou le bonjour au soleil. Je leur dis de bien respirer, de faire entrer tout l’air dans leurs poumons parce que bien trop souvent, on oublie de s’octroyer le temps de prendre de grandes respirations. C’est pourtant comme ça que l’on se sent vivant.

Namastē !
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2 août 2016