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Épisode 25 : Pourquoi il faut toujours une mycose de rechange sous la main !

illu Axel et Tom

 

Tu prends ta plus belle voix et tu joues, voire tu surjoues la fille super emmerdée dont il faut sauver la vie. Bref t’en fais trop quoi mais c’est le prix à payer.

« Allooooo ! Ouiiiii boooonjour. Je vous appelle pour savoir si il y aurait de la place pour couper la tonsure d’une mycose ? »

« Oui pour quand ? »

« Pour demain ! Pleaaaaaase. »

« Demain ? Plus de place désolée. »

« Allez fais pas ta radasse du rendez-vous putain. Balance une heure là ! T’es OK, t’es Bath, t’es In ? (réf. Ottawan – 1980 pour les vieux) »

Bon, en fait, j’ai juste dit « Ooooooh siouplait siouplait. Le gosse ne dort plus tellement il a chaud. »

Soupir de la coiffeuse qui a vu que t’en faisais beaucoup trop mais qui se dit que si elle veut retourner s’occuper de sa cliente, elle doit te dire oui.

« D’accord. 12H30. »

Je remets dans le contexte parce que je vois bien que tu comprends rien à mon intro.
Il est 18h et le lendemain c’est samedi. Et en voyant moyenne mycose et sa toison, au vue de la canicule, tu te dis que, si tu ne veux pas retrouver une culture de bébés souris, dans sa tignasse t’as intérêt à faire quelque chose. En vrai, t’as entendu une petite chieuse de mycose de 5 ans dire à mini mycose que son frère, c’était boucles d’or. Ca fait réagir hein !

Donc le lendemain … à 12h00
« Moyenne mycose, magne toi, on part dans 25 minutes chez le coupe-tif. »

12h05
« Moyenne mycose, magne, on part dans 20 minutes je te préviens. »

12h10
« Bouge toi, on part dans 15 minutes je te jure. »

12h15
« Wow t’entends. On part dans 10 minutes. T’as intérêt à être prêt. »

12h20 soit 10 minutes avant le rendez-vous.
« Je n’y vais pas. J’aime bien mes cheveux. Voilà, j’y vais pas.»

A ce moment précis, tu sais que tu entres dans un échange compliqué avec ta mycose, fait de négociation, de menaces, de cris, de huuurlements, et de résignation.

Tu vas tenter de jouer toutes tes cartes.

Tentative du « j’te fais flipper par des menaces indirectes »
« OK, tu viens pas ? T’es certain de vouloir faire ça ? Réfléchis bien hein ! Je te laisse 2 minutes de réflexion mais fais attention à ce que tu vas décider. Toute ta vie peut en être bouleversée. »

Tentative de culpabilité
« Tu peux pas me faire ça. Sérieux ! Tu ne te rends pas compte du mal que tu me fais » avec des sanglots dans la voix, pour encore plus de puissance dramatique.

Tentative d’hystérie (avec un minimum de 5 putains dans la phrase)
« Haaa ! Mais putain de bordel de putain de merde de diousse. Mais putain, mais je vais péter les plombs putain. Sans déconner, qu’est ce tu me fais là putain. Viens tout de suite ou je t’éclate. Ha ça y est, je deviens cinglée. »

Tentative d’escroquerie
« Ah non, tu ramènes tes fesses NOW. J’ai failli me prostituer pour que tu puisses aller chez le coiffeur. »

Tentative de blasphème
« Mais qu’est ce que j’ai fait à ce connard de bon dieu hein ! »

Tentative d’intimidation
« Je vais te péter les dents. Tu veux vraiment vivre ta vie en ne mangeant plus que de la soupe de poireaux-pommes de terre ? »

Tentative de suicide
« Si tu te ramènes pas, je bois du mojito cul sec jusque mort s’en suive. »

Tentative de corruption
« Viens et on passe ensuite à la presse pour acheter ce que tu veux. »

Inutile de dire que rien n’y a fait.

Alors tu entres dans la phase de résignation. La mycose est plus forte que toi, tu le sais. C’est ainsi !

Sauf que dans 5 minutes, tu dois être chez le coiffeur. Un coiffeur de campagne ! Hors de question que tu sacrifies tes cheveux et hors de question que tu loupes le rendez-vous. La nana prend son heure de déj’ parce que tu l’as suppliée de te prendre. Il en va de ton honneur.

Soudain, tes yeux se posent sur mini mycose. Alléluia ! Mini mycose qui attend bien gentiment à tes pieds en se disant que potentiellement, y a moyen d’aller faire une p’tite balade. Tu passes ta main dans ses cheveux. Ils sont super courts. Ca ne va pas faire crédible. Tu repasses ta main en tirant un peu sur ses cheveux. Bof, ça peut peut-être le faire. En même temps, c’est toi ou lui.

OK, ce sera lui.

« Mini mycose, ça te ferait VRAIMENT plaisir d’aller chez le coiffeur ? » (oui, faut toujours en faire un peu trop hein)

« Oh oui. »

Tu jettes un dernier regard sur moyenne mycose … ou devrais-je dire Boucle d’or, tu pousses un dernier cri de souffrance « Moyenne mycose, ne me parles plus jamais de la journée je te préviens. Viens même pas me demander un quignon de pain parce que maman ne sera pas là. La vie c’est du donnant donnant. Blablabla. »

Un claquement de porte pour bien faire comprendre que tu es en colère et tu pars main dans la main avec mini mycose. Je n’allais pas lâcher mon remplaçant hein.

Arrivé chez la coiffeuse, gros moment de doute. Tu regardes les cheveux bien courts de petites mycoses … Ca va pas passer, elle va jamais me croire.
Et tu te lances. Bien sûr, tu ne dis que des conneries :
« Oh finalement, j’me disais en venant, ils sont courts ses cheveux mais il transpire énoooormément et il a des épis partout partout. Une horreur ! »

N’en fais pas trop quand même.

Au final, elle a passé 30 minutes sur la nouvelle coupe de mini alors que tu détestes les cheveux très courts.

Bilan du jour, tu te retrouves avec un mec avec une coupe afro-suédois et un mini dalai lama.

Mais tu vas me lâcher oui Madame Culpabilité ! Ca suffit maintenant. Va emmerder quelqu’un d’autre. Je fais ce que je peux moi merde.

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13 juillet 2015