EPISODE-10-B_home
Les épisodes

Episode 10 – Pin up … ou pas !

EPISODE-10-A_660

Le body-chemisier … Une super top idée. Glamour, classe, clean, limite t’as l’air d’une pin up avec un slim et des shoes à petits noeuds. Le chemisier body … ça part d’une bonne intention. T’es sûre de pas être débraillé de toute la journée, t’es jamais prise au dépourvu. Nickel quoi ! Lady.

… Soupir de réflexion …

Mais je me pose tout de même une petite question … Quel est le macho qui a inventé cette merde ? 9h du mat’ et j’en peux déjà plus. La Pin up souffre, la Pin up grimace. Où est passé le glamour de 7h du mat’ ?

Oui parce que quand tu mets ton body-chemisier, t’es debout. Tu commences à te poser la question de savoir si tu vas supporter toute la journée au moment où tu passes au brushing et où tu dois lever les bras avec ton sèche-cheveux. Bein forcément, ça remonte ! Et ça remonte où hein je te le demande ? Tu remets bien tout en place au moins 5 ou 6 fois alors que tu ne le portes que depuis 10 minutes. J’explique pas le « remettre tout en place » hein. C’est assez clair je crois.

(Pour vous Messieurs, sachez que le body … chemisier ou pas, le body, bien qu’il soit sexy, n’est réellement possible que sur le calendrier Aubade. Mais le calendrier Aubade, c’est pas la vraie vie ça !).

A ce moment là, tu devrais te mettre en pause 2 minutes et imaginer ta vie avec ton body-chemisier toute une journée. Tu devrais mais tu l’fais pas.

Le doute s’ancre un peu plus profondément dans tous les sens du terme quand tu t’assoies dans ta voiture. Là, tu te dis que pour être une Pin up, on doit se battre un peu. Etre l’égérie du glamour, ça se mérite alors tu te bats. Tu te dis que Betty Page aurait supporté, Marilyn aussi. Tu te dis même que dans 1 heure, tu vas t’habituer à la situation. On s’habitue à tout. Tu t’es bien habituée aux strings, aux talons hauts et autres trucs du genre, inconfortables au premier abord.

T’es positive quoi ! Tu crois en tes capacités.

Tu sors de ta bagnole. Fais froid mais tu mets pas à de blouson pour te mettre un peu en lumière. Mais y a nobody dans la rue. Tu remets pour la 10ème fois tout en place.

T’arrives à ton taf worldwide. Tu t’assoies et là, oh putain, tu as la certitude que la journée va être longue. Faut que tu t’habitues là maintenant, tout de suite. Y a pas à tortiller du cul.

Enfin si ! Y a de quoi se tortiller quand même.

Et si tu restais tranquillement à ton bureau pour bosser, ça pourrait limite aller en trouvant la position la moins pire mais non. C’est là que tout le monde a décidé de scander ton prénom pour que tu viennes vérifier un truc sur l’écran. Alors tu marches en faisant quelques écarts pour tenter de remettre tout ça en place sans avoir à utiliser les mains. La Pin up s’est cassée depuis quelques heures déjà.

Alors petit à petit, tu t’isoles. Plus les heures passent, plus tu fuis tout échange … Tu n’as plus de vie sociale. Tu n’es plus rien. Tu es persuadée que ton corps est en train de se couper en deux et qu’à la fin de la journée, il y aura business wo’mum gauche et business wo’mum droit. Tu revis tes accouchements en fait. Ca tire, ça pique, ça arrache ! T’as pas mérité ça. Tu as les larmes aux yeux mais t’es pas triste, non, t’as juste mal.

Rectification : tu es triste.

Bien sûr, tu sors pas te chercher à manger parce que tu t’es aperçue que c’est tellement serré tout ça, ça remonte tellement de partout que parfois même les bords du body remontent sur les côtés au dessus de ton slim. La déchéance d’une pin up, c’est pas joli à voir. Hein Marilyn !

Ta vie ne repose plus que sur 3 boutons pression.

Oui parce que les bodys développés pour les bébés mycoses, y a au moins 6 pressions. Ca fait d’ailleurs bien chier la nuit quand tu dois les remettre toutes après avoir changé la couche. J’avoue que parfois, j’ai fait une sur deux. 6 pressions, y a moyen d’être à l’aise, surtout avec la couche en dessous, mais 3 … sans couche ! Sérieux !

 

Donc tu regardes avec envie le prototype du dernier polo publicitaire que t’as fait pour un client en te disant que la vie pourrait être tellement plus simple. Mais tu peux pas. Tu peux pas troquer ton putain de body pour un polo. Tu crois que Buddy Holly est tombé amoureux de Peggy Sue parce qu’elle portait un polo ? Non non non, elle portait un body c’est sur.

 

Alors, tu t’imposes des règles de vie, question de survie : garder les bras bien le long du corps, surtout ne les lever sous aucun prétexte. Tu ne peux même plus passer la main dans tes cheveux. Rester dans un endroit désert, seule, très seule. Éviter de croiser les jambes parce que quand tu décroises, tu empires la situation. Boire beaucoup de café pour aller très souvent aux toilettes.

 

T’essaie de retirer les 3 boutons pression en te demandant si ça tient sans. Tu remets les pressions parce que tu vois bien que ça a été pensé dans les moindres détails dans le simple but de te faire chier. Il n’y a aucune issue, tu es prisonnière de ton body. Il y a pire que d’être coincée dans un ascenseur en fait.

 

Fin de journée, tu remontes dans ta bagnole. Tu feras pas de rab aujourd’hui. Tu fais sauter les pressions une nouvelle fois et tu comptes bien ne jamais les remettre. Une seule idée, rentrer. Mais t’as oublié que tu devais passer à la crèche. T’en as plus rien à foutre. T’as pris sur toi toute la journée. Alors tu sors avec le fond du body qui sort devant et derrière. Madonna l’a bien mis au dessus d’un legging en 1990 pour son « Blond Ambition Tour ». Quel connard aussi ce Jean-Paul Gaultier quand même. A l’époque, c’était un body corset en plus. Sérieux, comment elle a pu survivre. Elle avait une coque de protection entre les deux jambes ou quoi ? ha non, elle avait surement une plaque de métal pour protéger tout ça, c’est pas possible autrement.

 

Donc toi, t’es Madonna à ce moment là. Tu jètes pas ta petite culotte puisque je te rappelle que tu as un body mais tu pourrais !

 

Tu prends ta mycose, tu t’arraches sans attendre de savoir combien de fois il a chié et ce qu’il a bouffé au gouter.

 

Tu reprends ta caisse en priant pour ne pas te faire arrêter par des mecs en bleu. Et t’es enfin chez toi. Là, tu te dis que le seul point positif de tout ça c’est que tu vas pouvoir faire un épisode pour sortir toute cette haine que tu as accumulé toute la journée. Tu peux enfin lever les bras au ciel en signe de victoire. Tu as survécu au pire.

 

Oui parce que quand tu as connu une journée de body-chemisier, les mycoses à côté, c’est que dalle.

Ça va au moins prendre 3 semaines pour que mon corps s’en remette. Mon mec va être dingue ! Je vais peut-être même me mettre en arrêt maladie.

 

Putain j’ai mal !

9 septembre 2014