Les épisodes

Episode 3 – Leçon d’éducation

Quand on est mèrrrrre, on devient un peu … bêbête … surtout lorsque l’on est en plein dans l’apprentissage du pot et que l’on s’extasie devant un pot bien rempli. On est content parce que c’est toujours une couche qui pue en moins à changer même si on oublie un peu vite que le pot après … il faut le vider ou faire semblant qu’on a oublier de le vider et laisser faire le papa … mais surtout surtout on a l’espoir d’en voir enfin le bout de ces putains de couches. Bref … on se courbe, on sourie bien plus que de raison et on applaudit façon « prout prout ma chère » en congratulant le petit truc de 82 cm qui nous regarde comme si il avait inventé le paillasson. Qu’est ce qu’on est con parfois ! Bref … épisode plus tard pour le pot.

Ce n’est pas de cela dont je voulais parler aujourd’hui.

Donc je disais, on est cucul la praline ( surtout pour le pot héhé !) mais on s’étonne aussi parfois d’être très très maligne … limite diabolique. Oh hei hein bon ! Faut ce qui faut parfois.

Ils n’ont aucune pitié EUX ! Et là, l’image me revient de cette bave … que dis-je ce crachat de débutant retrouvé sur mon fute ( NDLA : fute ou futal est un mot qui ne parlera qu’aux individus ayant eu une adolescence dans les années 80 et à eux seuls… et j’ai envie de dire « heureusement » parce que ces mots de vieux hardos sur le retour … vaut mieux les oublier … tout comme cette période des blousons en jean’s « Neige » ouais « neige » ou le waikiki qui va bien). Episode années 80 un peu plus tard. Suis overbookée déjà avec tous les autres épisodes qui m’attendent … mais remarquez cette tentative de vous mettre déjà l’eau à la bouche … de créer l’impatience, l’envie. Je m’emballe désolée.

Vendredi soir … dure semaine … semaine de merde même ( j’aime bien dire ça … ça fait la nana qui a une vie ultra intense et qui gère boulot, frigo, déglingos ( j’en ai 4 quand même, je comprend mon mec dans le lot), logos, stylos … ) .

Vendredi soir dis-je, j’appelle mon très controversé petit dernier. Pourquoi très controversé ? Parce qu’il peut être mignon tout mignon mignon mignon comme mon côté cucul la praline le voit mais il peut se transformer aussi en .. grimmlins à qui on aurait donné à bouffer de l’Ipad juste avant de lui retirer genre même pas après minuit ! L’accro aux emphets qui pête un câble, le déjanté de la couche en manque de Tchoupi en replay, le stressé du stylet ! ‘fin vous imaginez quoi !

Donc j’appelle le petit chéri pour le mettre en pyjama pour qu’il aille au dodo et enfin, s’en débarrasser ! Ho je rigole … même si j’avoue que parfois après une semaine de merde de nana hyper occupée, on est content de s’en débarrasser pour la soirée.Il est sur l’ipad, le sien ! Ouais je sais je sais … à deux ans et demi, ça craint ! Suis d’accord mais alors là, com-plè-te-ment d’accord. Ha non, en fait, j’emmerde ceux qui trouvent que ça craint.

Là où ça craint c’est que je m’entends répondre « Attends heuu ».

Je me tiens droite comme un gros « I » devant lui, je pince la bouche style « ch’uis sérieuse là Axel » et je dis « Axel ! tu viens tout de suite ».

Et là « Mais heuuuu mamanheuuuu. Jdkjfifhghgghggh pad. »

Je suppose que ça veut dire « Mais mère, laissez moi terminer ma note de présentation sur la réorganisation structurelle de la crèche sur mon ipad ».

Là, je me contrains à ne pas m’énerver parce qu’on a convenu avec Guillaume de ne plus s’énerver pour rien. Oui mais … à partir de quand on considère que ce n’est plus « rien » et qu’on est dans le « tout » … et y a-t-il quelque chose entre le « rien » et le « tout ». Considérant en plus que c’est un vendredi qui clôture une semaine de meeeeerde … Oh putain je sens que ça m’énerve là !

Je choisis donc de ne pas m’énerver face à ce truc qui se fout quand même un peu de ma gueule et qui fait comme si je n’étais pas là alors que je suis plantée à quelques centimètres de lui . Seul un ipad nous sépare.

Et là, un éclair de génie. Dans la mesure où ça ne m’arrive pas souvent, ça mérite bien d’en faire quelques pages.

Je vais chercher des minis shamallows offert gracieusement par tata Agnès (haha !) et dont raffole le petit controversé.

Je lui montre les 6 petits bonbons que je tiens dans ma main. Il se redresse et enfin, daigne capter mon existence. Je lis sur son visage « ha t’es là toi ! ». Mais y vient pas pour autant. Pas fou le truc !

Alors comme le curé qui montre son ostie au moment de la communion ( creusez dans vos souvenirs), je prends un chamallow (oui je sais que je l’ai écrit avec un « s » un peu plus haut mais dans le doute, je l’écris des deux manières … mais vous suivez, c’est bien).

Donc je prends un schamallow, je le pose par terre lentement pour qu’il saisisse bien mon intention de lui offrir un petit moment de plaisir. Dingue comme je suis maligne.

Oh merde ça marche. Il arrive, ramasse le bonbon et attends le suivant. Je refais pareil avec les 4 autres bonbons que je mets au sol, vous l’aurez bien compris, en avançant jusque l’endroit du changement de pyjama (j’aurais pu dire « les 16 bonbons » pour vous faire croire que j’habite dans un château mais je décide de relater la stricte réalité. Toute façon, ce serait pas crédible pour ceux qui sont déjà venus).

Là je sens le regard outré du père qui s’est arrêté dans sa partie de poker pour voir l’ampleur des dégâts éducatifs mais je décide de ne pas y prêter attention.

Maligne jusqu’au bout, je garde le dernier pour le poser derrière la porte. Bein ouais faut réfléchir quand même ! Si c’est devant la porte, il peut encore se barrer, si c’est derrière … bammm ! il est prisonnier.

Il prend le dernier et là … IL EST À MOA … bientôt il sera en pyjama. Je lèverais bien les bras au ciel en criant « je suis le maitre de mon clan » mais si je veux le niquer la prochaine fois … mieux vaut rester humble et jouer le naturel.

Bref … Faut pas me faire chier quand j’ai eu une semaine de merde.

9 septembre 2014